CARO...

"Prendre son temps
pour ...

 


BENCARO
 

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 ...BEN

... découvrir de nouveaux horizons..."

 

Ils ont décidé de "voler" du temps au temps pour parcourir le monde à bicyclette...

 Le FILM de leur aventure :

 6. BENIN, TOGO, GHANA

>>  Premier BILAN : L'Afrique de l'ouest

Arrivée au Bénin :
(reçu par mail le 14 septembre 2003)
 

     Nous avons quitté Ouagadougou après avoir pris du temps pour réviser les vélos qui ont beaucoup souffert sur les pistes ! Justin, un ami burkinabé, nous a amenés dans son village à 30 km de la capitale. Nous sommes restés deux jours dans la concession familiale. Nous n'avons pas fait tous les liens de parenté entre  les membres de la famille car le père (décédé il y a 6 ans) compte 7 femmes et plus de vingt enfants ! Nous sommes allés au champ et avons récolté des arachides. Nous les avons goûtés crus puis bouillis ! C'est délicieux !
     Nous avons une question pour les spécialistes des plantes : quelle est la famille des arachides ?  ou comment s'appelle ce type d'aliment ?
     Nous sommes allés au marché avec eux, en fait, c'est une fête qui a lieu tous les quatre jours en pleine brousse, sous des paillotes. Il ne s'y vend qu'une seule chose : la doleau !!! C'est de la bière de sorgho rouge !!! Bon d'accord, il en existe deux sortes : de la fermentée et de la non fermentée !!! C'est bon et ça enivre mais il faut en boire des litres et des litres !!! Nous avons bien ri de voir tout ce monde assis sur les bancs avec sa calebasse !!! et nous avons fait pareil bien sûr !

Ensuite à Fada N'Gourma, nous nous sommes arrêtés dans un campement tenu par un jeune qui se bouge et qui propose de multiples activités pour découvrir le pays. Alors pour ceux qui veulent visiter le Burkina, n'hésitez pas à le contacter : belletoilealfred@yahoo.fr

Notre arrivée au Bénin c'est donc bien déroulée sans trop de courbatures mais avec un bon mal aux fesses !!! Et... la pluie tous les jours !!!

@ bientôt, Bencaro

 


Bénin (suite)
et TOGO :

(reçu par la poste, via Marseille, le 15 octobre 2003)

     Après le dernier clin d'oeil envoyé du nord du Bénin, nous sommes allés visiter le nord du Togo. Effectivement, grâce au visa d'entente touristique valable dans 5 pays (Burkina, Niger, Togo, Bénin et Côte d'Ivoire pour 2 mois), nous allons naviguer entre le Bénin et le Togo au gré de nos envies ! Nous avons découvert les Tata Somba (voir photo), et pédalé dans la chaîne de l'Atakora nous offrant des points de vue somptueux.


Sur la piste entre Bénin et Togo.

     Un ami nous avait rapporté du miel du Bénin il y a deux ans et nous avions dans la tête ce bon goût qui nous a poussés jusque là ! Nous avons donc visité la mièlerie de TOBE, moderne, implantée par Alain et nous avons assisté à une réunion des apiculteurs.
     Carine et Alain sont installés au Bénin depuis 20 ans. Ils habitent dans la forêt sacrée de TOBE qu'ils ont décidé de protéger des agriculteurs déforestateurs et des chasseurs peu scrupuleux ! La forêt est retournée à son état naturel : très dense. La promenade sur le sentier botanique (créé par Karche) nous a permis de ressentir cette densité et de connaître de nouvelles essences d'arbres. Du haut du mont TOBE, nous avons observé les alentours sur une soixantaine de km ! Un océan de verdure dont sortent des collines rocheuses ça et là. Splendide !!
(NDLR : En seraient-ils tobe amoureux ?)
     Nous nous sommes donnés rendez-vous après la rentrée des classes pour que Carole vienne faire une intervention en EPS dans l'école de Kobe créée par Carine et le Canada. C'est une école privée dont les objectifs sont, d'une part d'enseigner aux élèves le programme officiel et d'autre part de leur faire connaître leur culture et leurs traditions basées sur le respect de la nature. Vous en saurez plus au prochain numéro !!


Attention ! C'est la rentrée des classes !!

Ensuite, nous avons mis le cap plein sud, en restant au Bénin.

     Abomey : ancienne capitale du royaume du Dahomey (voir photo). Il ne restait rien des palais puisque le dernier roi les a incendiés quand les Français sont arrivés pour coloniser le royaume. L'UNESCO a reconstruit les deux derniers. Les bâtisses ne sont pas exceptionnelles en terme architectural mais le "ciment" est mélangé avec du sang des prisonniers sacrifiés ! De même, le trône, siège en bois très haut est installé sur quatre crânes ! Les sacrifices dédiés aux fétiches vaudous étaient nombreux, surtout en temps de guerre. Nous avons pu voir des temples encore utilisés. Effectivement, la religion traditionnelle vaudou a résisté aux missionnaires venus d'Europe et aux djihads venus du Magreb !

     Ouidah : "capitale du vaudou" et surtout un des hauts lieux d'embarquement des esclaves pendant le commerce triangulaire. Ce sont les Portugais qui  étaient installés ici, nous avons visité le fort qu'ils avaient construit pour loger le gouverneur et enfermer les esclaves. Nous sommes allés jusque sur la plage en empruntant le "piste aux esclaves" où ils étaient embarqués sur des galères pour l'Amérique et les Antilles. Une immense "porte du non-retour" symbolise et immortalise ce commerce abominable.

     De Souza, un négrier brésilien très actif au début du XIX° s a laissé une trace indélébile ici puisqu'il a reçu plus de 1000 femmes, cadeau du roi !! Le roman "Le viceroy de Ouidah" de Bruce Chatwin raconte bien cette page de l'histoire. Des descendants d'esclaves sont revenus s'installer à Ouidah. Nous avons visité le musée vaudou qui expose des oeuvres contemporaines montrant les acteurs de cette religion : le charlatan qui lit les oracles, les initiés qui dansent, les revenants qui représentent les défunts ...

     Après ces étapes historiques et culturelles, nous faisons halte à Grand-Popo, station balnéaire du Bénin !! Peu de béton, quelques paillotes pour touristes, des maisons de pêcheurs et des cocotiers. Sur la plage, quelques pirogues, des pêcheurs tirant leurs filets et des vagues venant s'échouer avec grand fracas ! L'océan bleu (golfe de Guinée) à perte de vue... Nous allons aider les pêcheurs a tirer les filets en échange de quelques poissons. Nous nous régalons.
 

      Prévu pour la suite : remonter au centre ouest du Bénin en train pour le projet à l'école de Koko, retourner au Togo visiter la région montagneuse de Kpalimé puis retrouver au Ghana Françoise (maman de Carole) qui vient pédaler avec nous !!

Bises à tous.
Bencaro.
 


Un Tata Somba. Maison traditionnelle du nord-ouest du Bénin et nord-est du Togo. Petite forteresse pour protéger la famille, les animaux et les récoltes contre les bandits et les assaillants, faite en banco et en paille avec des autels pour les sacrifices dédiés aux fétiches et aux esprits.


Statue de CBEHANZIN, dernier roi du DAHOMEY. Dynastie de 13 rois de 1670 à 1906 dans le sud du Bénin. Chaque roi se faisait construire un nouveau palais à côté de celui de son père. Quand les Français sont arrivés pour coloniser ce royaume, les palais couvraient 44 hectares !! Les rois avaient plus de 3000 femmes et beaucoup d'esclaves qu'ils allaient chercher chez les tribus voisines. Ils en ont échangés beaucoup aux Européens contre des canons, des armes, de la poudre, des tissus, de la pacotille ...pendant le commerce triangulaire.


Plantation d'ananas.


Un papayer lourd de fruits. Deux petits tecks avec des grandes feuilles au second plan.


Pêcheur sur la lagune précédant la plage et l'Océan. Sur toute la côte béninoise il y a même des villages lacustres.

 

 

Enfin arrivés !!

Nous sommes en extase devant l'Océan Atlantique (Golfe de Guinée), avec une plage désertique immense, des cocotiers et des pirogues de pêcheurs !!
 

 

 

Vers le Ghana ...
(reçu par mail, le 25 octobre 2003)

Nous voilà arrivés à Kpalimé dans la montagne ( Mont Agou 986 m ), les paysages sont superbes. nous allons quitter le Togo pour le Ghana, où Françoise VALLIER va nous rejoindre avec son vélo.

Dans le village de Koko, dans l'arrondissement de Banté, région de ZOU et des 41 collines, il y a quatre écoles qui cherchent des correspondants :
* groupe scolaire A et B
* école publique Assila
* école AYEKE
L'adresse est commune : BP 18 KOKO-BANTE BENIN
Je suis intervenue en EPS à l'école AYEKE , c'était vraiment très intéressant car cette école a un projet supplémentaire autour du respect de l'environnement, de la tradition et de l'hygiène.
Bisous à tous, Bencaro


Hello from Ghana
(reçu par mail, le 01 novembre 2003)

Nous avons traversé le pays EWE à l'est du Ghana et nous avons vu le lac Volta, le plus grand lac artificiel du monde ( !!?). Nous voici maintenant arrivés à la capitale, Accra. Le Ghana étant une ancienne colonie anglaise, nous nous remettons à l'anglais (si il est  aussi différent que le français africain, nous n'avons pas fini).
Nous avons franchi les 10 000 Km, en treize mois : quelle est la moyenne quotidienne ?
Gros bisous, à bientôt. Bencaro.

 

Greetings from GHANA with "Mumye"
(texte reçu par mail le 20 novembre 2003, photos acheminées par porteur spécial ...)

"Mostly flat" était écrit dans notre "rough Guide". Nous n'avons pas été déçu du voyage : que des montées et des descentes ! Ils n'ont jamais visite le pays ceux qui écrivent les guides !
Nous n'avons jamais été aussi "bas" et proche de l'équateur : entre le 4eme et 8eme parallèles. Nous sommes donc à peu près à la même latitude que la Guyane. Françoise n'a pas été trop dépaysée ! Chaleur humide à souhait qui nous a fait suer a grosses gouttes dans les côtes. Forêt équatoriale fortement défrichée et préservée uniquement dans les parc nationaux. Nous avons donc traversé d'immenses plantations de palmiers à huile, de bananiers et de cacao. En quittant Accra, vers l'Ouest, nous avons longé le Golfe de Guinée jusqu'à Cape Coast. Nous avons fait une pause pour visiter le château, ancien fort colonial, avec les appartements du gouverneur, bien ventilés, les salles de réunions des généraux et les cachots glauques réservés aux esclaves. Dans celui d'Elmina, il y avait une église pour les soldats portugais. L'ancienne Gold Coast était très riche en or ( comme son nom l'indique ), en minéraux, en fruits et en main d'oeuvre gratuite pour les plantations de canne à sucre du nouveau monde et pour l'Europe. Le pays fut donc convoité par les anciennes puissances européennes : Portugal, Hollande, Danemark, Allemagne et Grande Bretagne. A Elmina, nous sommes restés longtemps à observer le port de pêche traditionnelle : pirogues multicolores, tas de filets, pêcheurs les réparant, femmes vendant le poisson, enfants se baignant dans des eaux immondes...
Puis nous nous sommes fait une forte montée d'adrénaline sur la chemin de la canopée au parc national de Kakum. 350 mètres de ponts suspendus à trente mètres de hauteur dans les arbres équatoriaux. Mais nous aurions aimé plus de papillons et d'oiseaux volant autour de nous...
Ensuite, nous avons continué vers le nord jusqu'à Kumasi, capitale régionale. Le marché est immense, le plus grand du pays, et un des plus grand d'Afrique de l'Ouest. C'est impressionnant d'observer la marée humaine dans les dédales de ruelles et ça l'est encore plus quand on est dedans ! Cette région est réputée pour ses tissus fabriqués en petites bandelettes au métier à tisser et cousues ensemble. Les motifs et couleurs symbolisent les différents statuts ou religions. La famille royale en porte avec des fils d'or...
Ben a arpenté le quartier des marchands et réparateurs de cycles pour vendre le vélo de Françoise. Ainsi, elle est repartie moins encombrée. Enfin presque, car nous l'avons chargée d'affaires et de cadeaux ! Nous sommes très contents d'avoir fait ce petit tour à vélo avec Françoise qui a ainsi partagé notre vie pendant 500 km.
C'est la fin de notre périple en Afrique de l'Ouest et à l'heure du bilan, nous sommes vraiment très heureux de l'expérience que nous venons de vivre. En tout cas, nous sommes sûrs que pour rien au monde nous ne voudrions troquer nos vélos pour un autre mode de voyage...
Nous réfléchissons en ce moment à la suite de notre périple. Nous vous en informerons dès qu'une décision sera prise...
Bencaro.

Ci-dessus : pêcheurs ramassant le filet sur la plage de grand Popo au Bénin

Ci-contre : Installation des drapeaux (national et communal) à l'école AYEKE au Bénin.

Grenier fait de bois, de paille et de feuilles de palmier.


1


2


3

1. Caféier
2. Bananier
3. Plantation de coton
4. Cacaoyer

4

Un peu de botanique :
   - Cacaotier ou cacaoyer : Les fleurs et les fruits se forment directement sur l'écorce du tronc ou des branches. Le fruit appelé cabosse est une sorte de gousse ovoïde de 20 à 30 cm, contenant 25 à 30 graines : les fèves de cacao dans une pulpe poisseuse. On fait sécher les graines avant de les envoyer à l'usine. On nettoie les graines et on les torréfie. La torréfaction fait ressortir l'arôme et facilite le broyage. Les graines sont épluchées puis concassées. L'échauffement provoque la fusion des matières grasses. Mélangées à la partie solide cela forme la pâte de cacao. On extrait la partie grasse dans une presse hydraulique, on obtient alors le beurre de cacao. Le gâteau résiduel concassé, pulvérisé, donne le cacao.

   - Bananier : Ce n'est pas un arbre mais une plante herbacée géante. Les pétioles partent directement du rhizome et s'emboîtent en spirale les uns dans les autres, simulant ainsi un tronc. Les jeunes feuilles croissent en traversant le tube constitué par les pétioles les plus âgés.
Après l'apparition de la dernière feuille, une inflorescence se forme à la base du tube et s'élève verticalement. Arrivée au sommet, elle se recourbe vers le sol. Chaque groupe de fleurs est protégé par une feuille et finit par donner une "main" de bananes. Le nombre mains, le nombre de fruite par main est variable (100 à 400). Ce phénomène ne se produit qu'une fois, le tronc est détruit lors de la récolte. Une nouvelle pousse se formera sur le rhizome. La plante s'obtient par bouturage des rejets ou du rhizome. (rhizome = tige souterraine)
 


 

Ci-dessus : Après la sieste sous un cocotier, avec Françoise, la maman de Carole.
Ci-contre
: Sur une belle piste au Ghana dans la forêt équatoriale.


Promenade sur la canopée. Ponts suspendus à 30m de hauteur dans les arbres ! Que d'émotions !!


Canons protégeant le château d'Elmina, ancienne capitale de la Gold Coast. Fort colonial datant de 1482, tour à tour portugais, danois, hollandais, allemand puis anglais.


Pirogues dans le port d'Elmina (Ghana)


Tissu Kente -Ghana. Tissu traditionnel tissé à la main en bandelettes cousues les unes aux autres. Porté par la famille royale, il est le symbole des croyances fétichistes.

 

Et oui, ça y est, on s'est décidés !
(texte reçu par mail le 24 novembre 2003)

     C'est en Namibie que nous allons atterrir. Nous avons donc penché pour ce pays pour commencer notre périple au sud de l'Afrique. nous aurions aimé relier cet endroit en vélo mais la situation géopolitique nous a refroidis, car l'objectif n'est pas de risquer notre vie mais de profiter de ce qui peut nous enrichir. La suite du programme n'est pas vraiment établi, car nous attendons de "sentir" ce qui est possible avant de tracer notre itinéraire. De plus, nous rencontrons chaque jour des gens qui nous conseillent " ce qu'il y a à faire absolument ", et leurs coups de coeur. Nous vous tiendrons au courant de nos projets et promettons un petit bilan de l'année géniale qui s'est déjà écoulée depuis notre départ.

A bientôt pour de nouvelles aventures ( non ! ce sont les mêmes qui continuent mais on a l'impression de partir en vacances avec ce bond en avion  ;-)  !!!! )

Bilan

 BILAN de la première partie
(Afrique de l'Ouest)
Reçu par mail le 30 novembre 2003

Aventuriers, Explorateurs, conquérants... de nos propres vies, oui, du monde, non ! ( il a été conquis et pillé bien avant nous.)

     Il y a donc plus d'un an que nous sommes partis à vélo afin de ressentir à notre manière quelques parties de la Terre en ce début de XXI ème siècle.

     10 000 Km paraissent si peu devant l'étendue de la planète, mais représentent déjà beaucoup de tours de roues ! Nous avions des envies de découvertes en tout genre, nous n'avons pas encore été déçus de nos choix. A la vitesse de la tortue, nous ne pouvons effectivement tout voir ou tout faire.
     A travers ce site, nous avons pu vous faire partager nos découvertes, notamment au niveau de la géographie, du climat, de la faune, de la flore ( merci à Chantal, notre spécialiste qui nous aide à connaître ce que nous observons car ce n'est pas le tout de voir, comprendre c'est mieux ), de l'architecture, de la nourriture...
     Nous vous avons aussi conté nos rencontres fabuleuses tout au long de notre parcours qui nous ont fait découvrir chaque pays avec des yeux différents : Locaux, touristes, voyageurs, volontaires, "expats", tous avec des expériences uniques.
     Mais nous n'avons pas toujours su exprimer nos sentiments et sensations souvent oubliés devant l'écran. Nous avions aussi besoin de prendre du recul par rapport aux situations vécues parfois déstabilisantes ( voire violentes ) afin d'en comprendre les causes et les resituer par rapport à l'image que l'on véhicule.

     A travers nos observations et nos expériences, nous avons appris beaucoup sur nous-même mais aussi sur notre culture et notre histoire ainsi que sur les religions. Nous avons pris conscience de notre condition, toute relative puisqu'elle dépend du regard de chacun. Toutefois, il y a des faits que nous ne pouvons éviter et que nous acceptons plus ou moins bien selon notre état de fatigue !
     Tout d'abord, nous avons la peau blanche ( qui tourne au rouge en haut des côtes en plein soleil !) avec des longs cheveux lisses et un grand nez ! Que ce soient des regards de soumission, de mépris, de joie, de moquerie, d'admiration ou de peur, il y a toujours une différence, une distance que seul le sourire arrive à déjouer mais pas à effacer... Même avec du temps et des dialogues, nous n'y arrivons pas toujours ! Par exemple, certains ne croit pas que nous venons de France à vélo, d'autres ne comprennent pas pourquoi nous faisons cela ( beaucoup nous ont demandé si le gouvernement ou quelqu'un d'autre nous payait pour pédaler !) des hommes insultent Ben quand il est à plus de cinquante mètres de Carole et parce qu'il l'oblige à pédaler ( quelle honte !!! ). Comme nous avons une image de gens riches ( blancs = millions d'euros ) et que tout le monde est coquet, nous nous faisons dévisager lorsque nous arrivons dégoulinant de sueur et noir de crasse. Aussi, lorsque nous passions devant une école, nous avions une horde d'enfants nous hurlant dessus... pour nous saluer.

     En ce qui concerne l'école, nous avons eu l'occasion d'observer de près ou de loin les pratiques. L'enseignement n'est pas valorisé de la même manière dans tous les pays mais globalement, les salaires sont extrêmement bas et les classes surchargées ( plus de cinquante ). Du coup, la motivation des enseignants et des élèves est très faible. Tout comme le niveau !
     De plus, les cours sont en Français ou en Anglais, selon les anciennes colonies, alors les élèves apprennent par coeur des notions qu'ils ne comprennent pas toujours et les dépassent le plus souvent ( la leçon sur homophones <A> en CP semblait infernale pour des petits de 7, 8 ans, non francophones...) Les raisons pour lesquelles l'école est en français ou en anglais sont diverses : apprendre une langue et une culture commune dans des pays multilingues, ouvrir les portes sur l'occident et amplifier le caractère élitiste de l'école. Le taux de scolarisation est donc faible.

     C'est ainsi que nous avons rencontré un grand nombre de personnes ayant un même rêve : aller en Europe ou aux Etats Unis... pour avoir plein d'argent sur la base d'idées préconçues ( rumeurs ) colportées notamment par les "migrants" en Europe, qui souvent, n'osent pas ou ne peuvent pas expliquer les difficultés qu'ils y rencontrent.

Conseil de lecture sur le sujet : Madame BA de Erik Orsenna et Le ventre de l'Atlantique de Fatou DIOME.

     Ces envies d'ailleurs et les difficultés à vivre leurs conditions sont également renforcées par les programmes télévisés et le contact des touristes. Effectivement les occidentaux peuvent payer des billets d'avions et aller au restaurant pendant leurs vacances (!?!).
     De plus, les pays occidentaux monopolisent les capitaux, les ressources et la politique de l'Afrique de l'Ouest ( cf conflits en Côte d'Ivoire, élections Togolaises... ) ce qui ne permet pas vraiment d'envisager un développement interne aux pays. Créneau maintenant repris par les ONG. Nous avons observé de multiples formes d'aide humanitaire et de développement, mais nous doutons vraiment de leur efficacité auprès des populations. Il est donc parfois difficile de traîner cette image alors que nous même, ne sommes pas d'accord avec ces politiques mais nous sommes très satisfaits d'avoir pu sentir d'un peu plus près, et ce grâce aux vélos, les cultures et populations africaines rencontrées, et avançons pas à pas dans l' (in) compréhension du monde dans lequel nous vivons.

Nous allons maintenant nous attacher à découvrir l'Afrique du sud et de l'est.
Ben Caro.

 

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