
Un grenier à mil du hameau de
BIBANE, vers FATICK

Carole essaie de trier
les arachides grâce au vent qui envole les coques.
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NOUVEAU DEPART ...
(texte reçu par mail, le 28/04,
photos reçues par PTT le 03/05)
Notre séjour à M'bour
tire à sa fin ! Nous avons vécu de nombreuses aventures très
enrichissantes.
Michel, notre
ami, nous a fait visiter les villages où il a des amis et de la
famille.
Tout d'abord, à Fatick, nous avons visité le port. A la saison de
l'exportation des arachides, il y a beaucoup d'activité. En ce moment,
c'est la préparation : il faut casser les coques des cacahuètes avec
une machine manuelle, puis, séparer les coques du fruit. Pour cela,
les femmes utilisent la force du vent qui envole les coques plus
légères que le fruit qui lui, tombe dans un seau. Ensuite, les
arachides sont triées selon la taille par une calibreuses mécanique.
Dans la région de Fatick, nous sommes allés dans un village, nommé
Bibane. C’est un hameau, une concession familiale, on y accède par une
piste de quelques kilomètres impraticable durant la saison des
pluies.... Les jeunes sont allés travailler à la ville, il reste donc
les parents et grands parents ainsi que les femmes avec leurs bébés.
Les cases sont en banco et chaume entourées d'une clôture en tiges de
mil séchées. Les greniers à mil sont à l'extérieur. Les chèvres sont
parquées à côté, les chevreaux étaient tous jeunes et tétaient avec
ferveur! Le matin, nous avons été réveillés par un concert de
piaillement de poussins et de poules sans oublier le coq qui se lève à
5H !!! L'eau arrive par un seul modeste robinet installé il y a
quelques mois, avant, les femmes allaient chercher l'eau au puits à 2
km ...
Le
lendemain, nous sommes allés dans un autre village : Keur M'bocki, à
une dizaine de kilomètres de Kaolak sur la route de Tambacunda. Les
femmes nous ont préparé un thieboudiyen, le riz au poisson national.
Nous sommes allés en charrette chercher du sel dans la rivière Saloum
! |

La récolte du sel dans la
rivière SALOUM où la mer remonte jusqu'à KAOLAK.
Après cet épisode
mystique, nous avons repris nos activités : Michel est retourné
travaillé à l'association, Ben a pêché du bon poisson et Carole est
allée à l'école de M'balling à trois kilomètre de M'bour. C'est un
ancien village lépreux qui reçoit depuis longtemps des aides
internationales. La lèpre est maintenant éradiquée, les personnes
âgées sont handicapées mais les enfants sont en pleine forme ! Le
village continue à recevoir de nombreuses aides ce qui lui a permis de
construire un dispensaire, une école, un centre social, une mosquée et
des sanitaires pour chaque habitation ! L'école est bien dotée : des
cahiers et des crayons pour tous les élèves. Une bibliothèque pleine
d'ouvrages. Une cantine qui sert une collation à 11H et un repas à
13H. Un poulailler qui contenait 600 poules pondeuses! |
Effectivement, cette rivière est salée jusqu'où remonte la marée et
à sec en cette saison. Il est donc aisé de récolté le sel entre chaque
marée ! Il suffit de le laver et de le piler pour le consommer !
En rentrant, nous sommes passés par Djourbel car la route est bien
meilleure !!! Mais aussi parce que c'est la ville qui à le plus de
Marabouts !!! Nous nous sommes arrêtés chez le marabout Sérigne SY. Il
a fait construire sa maison et sa communauté en paille et fil de fer
par ses talibés (enfants) et ses bailfals (adolescents à loks!). Ce
sont les seuls qui ne sont pas obligés de prier car dieu est en
permanence avec eux, ils travaillent pour un marabout et sont chargés
de lui trouver de l'argent, en échange, il leur donne une éducation
religieuse : ils apprennent le coran en arabe. La bâtisse est
impressionnante ! Monsieur le marabout était là et nous a même reçus,
s'il vous plait !!! Après notre discussion, il nous a fait une prière
de bonheur ! Nous étions stupéfaits !!! En sortant, nous avons voulu
prendre un peu de sable pour avoir un souvenir !!!(la cour était
tapissée de sable tout propre !) Le baifal est allé chercher le
marabout pour qu'il le bénisse !!! Il a fait une prière et a craché
dedans!!! Quelle chance !!!

La maison du Marabout de
DJOURBEL. Elle a été construite toute en paille par les tabilés et les
baïfals. |
La pédagogie du projet commençait à bien fonctionner, seulement ils
n'ont pas su gérer et ils n'avaient plus rein pour les nourrir, donc,
ils les ont vendues !!! Dommage ! Moi, je suis intervenue dans une
classe de CE2 car le directeur (qui est supérieur hiérarchique)
trouvait que l'enseignant n'était plus très motivé... alors ça allait
peut-être le relancer !!! Je lui est donc proposé d'expérimenter la
pédagogie différenciée !!! Et ça s'est bien passé ! Les élèves étaient
ravis, l'enseignant aussi (c'est moi qui ai corrigé les 40 cahiers
pendant la semaine !!!) et moi aussi !
Le directeur a réuni tous les
collègues pour que nous discutions de cette nouveauté. Les collègues
étaient très intéressés mais sceptiques car le programme est si
chargé, l'emploi du temps si serré, les moyens si dérisoires ...!!!
(Je me croyais en France d'un seul coup !!!!) Ils essaieront donc de
la mettre en place petit à petit. Cette expérience a été vraiment
intéressante. Nos aventures
mystiques n'étaient pas terminées !!! Effectivement, sont arrivées en
même temps les fêtes de Pâques chrétiennes et le Magal de Touba,
pélerinage des mourides, musulmans de la confrérie du marabout Sérigne
Ahmadou Bamba. Les rues étaient désertiques, les magasins fermés
pendant une semaine... Par contre à Touba, c'était de la folie. Nous
n'y sommes pas allés car ils sont quasi fanatiques !!! mais nous en
avons entendu parlés par les médias. Les catholiques ont été plus
calmes et à la messe de minuit, les cloches ont sonné plus fort que
les muezzins (qui chantent n'importe quand !) et les sabars (groupe de
jeunes accompagnés de griots qui entonnent des chants pour vanter une
famille). La messe a duré 3 H car elle était en français et en wolof
et accompagnée de chants avec une guitare électrique, des jembés et
des maracas !!! Une liturgie bien différente ! Sans oublier la
vingtaine de baptêmes d'adultes et quatre mariages !!! Au moment du
"oui je le veux" en wolof, toute l'église, pleine à craquer, a explosé
de rire !!! Ca a réveillé tous ceux qui dormaient !!! "C'est sûr
qu'ils n'allaient pas dire non", m'a expliqué mon ami Gilbert Camara !

La mosquée de KAOLAK.
Mais voilà,
nous avons décidé de mettre les voiles car nous avons des fourmis dans
les jambes et que notre soif de découverte nous pousse vers d'autres
horizons. Nous sommes donc allés à Dakar pour chercher les visas
nécessaires! En les attendant, nous avons fait du tourisme culturel :
nous avons visité l'île de Gorée. C'est le symbole de l'esclavage, de
la traite des nègres, du commerce triangulaire qui a eu lieu entre
l'Europe, l'Afrique et l'Amérique. Nous vous conseillons la lecture
du livre "Les chaînes de Gorée" de Paul Ohl aux presses de la cité. Il
explique de façon romancée cette page monstrueuse de l'Histoire. Nous
avons aussi assisté à une pièce de théâtre au centre culturel
français, à propos de la vie de couples... nous avions déjà oublié
beaucoup de ces tracas de la vie occidentale !!!
Et finalement, nous avons opté pour le parcours suivant : direction
la Gambie en passant par le delta du Siné Saloum. Retour au Sénégal
dans la région de la Casamance jusqu'à Kédougou, vers le parc du
Niokolo Koba. Ensuite, la Guinée Conakry puis le Mali et le Burkina
Faso où les cousins de Carole pourraient nous rejoindre.
Le départ est
pour demain ; à bientôt!
Bencaro |
Vers le MALI
(reçu par mail le 01 juin 2003)
Voila un mois que nous
avons quitté M'bour au Sénégal... et nous en avons eu de belles
découvertes !!!
Nous sommes partis vers le sud : traversé la région des fleuves salés
du Sine et du Saloum, nous avons d'ailleurs empreinté une pirogue pour
avancer de 50 km, dans la mangrove, c'était superbe. Nous avons aussi
goutté aux premières pistes de latérite:ça secoue pas mal !
Ensuite, nous avons
visité un nouveau pays : la Gambie. La langue officielle est l'
anglais et c'était drôle de parler le wolof/français/anglais ! Nous
avons traversé le fleuve Gambie en bac. Nous avons vu et entendu de
nombreux oiseaux.
Nous sommes revenu au
Sénégal, dans la région de la Casamance. C'est une très belle région,
verte et riche en activités agricole. Le conflit avec le gouvernement
semble calmé. nous n'avons eu aucun problème. Le président Wade est
venu à Kolda inaugurer un morceau de route goudronnée, nous l'avons
loupé de quelques heures !!!
Nous avons quitté le
Sénégal après une petite visite du parc du Niokolokoba, les lions ne
nous ont pas dévorés !!! Nous avons traversé le massif du Fouta Djalon
en Guinée : verdure, eau, fraîcheur!!!que du bonheur !!! Merci aux
Volontaires du Progrès qui nous accueillent !! |
De BAMAKO (Mali)
(reçu par mail le 22 juin 2003)
Bravo,
vous avez été suivis en direct jusqu'à ... Bamako. Carole a eu son
renouvellement de disponibilité pour un an. Vous allez pouvoir suivre
nos aventures pour au moins un an encore ( plus on espère..). Bravo
pour toutes les performances réalisées cette saison. Bon courage à
François et Etienne qui sont sous la canicule à Saran comme nous au
Mali.
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Notre arrivée au Mali
(reçu par mail le 26 juin 2003)
Accueillis chez les volontaires du Progrès Français de Dabola
(Guinée), nous en avons profité pour poser les vélos et découvrir
la région à pieds. Les montagnes voisines donnent de superbes
points de vue sur la campagne et les petites concessions Peulhl ou
Malinkés ( les ethnies présentes dans cette région).Nous avons repris la route, quitté le Fouta Djalon, en direction
de Kourémalé, frontière avec le Mali. Nous suivons la vallée du
fleuve Niger qui nous mènera jusqu'à Bamako.
La saison des pluies étant commencée depuis quelques semaines, les
villageois s'activent dans les champs. Les vacances scolaires en
Afrique de l'Ouest durent le temps de cette saison, ainsi, les
enfants aident les parents à cultiver. Le labour s'effectue à la
daba (petite binette) pour les petits champs et à la charrue tirée
par les boeufs pour les grands. Une fois, nous avons vu un
tracteur ! Il faut aussi surveiller le bétail qui ne sait ou
donner de la tête avec toute cette herbe fraîche et les bonnes
pousses de mais, mil, sorgho ou riz !
Sur notre trajet, nous avons retrouvé Harmon (Segou Cissé en
malinké), un volontaire des corps de la paix américain, rencontré
à Dabola. Les "peace corps" sont des volontaires envoyés par le
gouvernement américains dans de nombreux pays du monde. Ils ont
une mission éducative, dans l'enseignement ou la santé. Ils s'insèrent
dans des structures locales : écoles, collèges, lycées, centres de
santé mais ils n'ont pas de moyens pour élargir leur champs
d'action, ils n'ont qu'une indemnité personnelle. Lorsqu'ils sont
dans les villages, ils vivent à la manière locale : case dans une
concession familiale,
eau à la pompe ou au puits, douche au seau,
riz matin, midi et soir. C'est la quatrième sorte
d'intervention que nous découvrons en Afrique, nous constatons que
les politiques et les moyens diffèrent énormément. Observer ces
expériences sur le terrain nous permet de forger notre opinion et
d'aiguiser notre esprit critique envers l'aide au développement en
Afrique (et de voir l'utilité d'une partie de nos impôts ; une
autre partie étant en question dans l'actualité sociale française
!!!)
Nous nous reposons actuellement à Bamako car nous avons eu
quelques difficultés sur la route. Un orage démentiel nous a
réveillés une nuit : le vent violent a commencé par envoler le toit
de la tente puis la pluie a rempli l'intérieur ! Etant donné l'étanchéité
totale de notre tente et les trombes d'eau qui tombaient, nous
avons vite eu 5 cm d'eau dedans !! Nous avons fini la nuit dans
cette piscine improvisée !! Au lever du jour, nous avons plié
bagages sous la pluie puis nous avons repris la piste. Si la
veille nous nous prenions de la poussière au passage des
véhicules, ce jour là, ce fut de la boue !! La vitesse a donc été
considérablement réduite à cause des lacs et des rivières à éviter
au milieu de la route et de la boue qui s'est collée partout sur
les vélos !!
Nous profitons d'avoir à nouveau accès à la culture pour aller
voir des concerts (fête de la musique !), des musées et consulter
Internet (lenteur extrême du réseau qui ne nous permet pas de
répondre à tous nos messages, toutes nos excuses !...).
Nous préparons la visite du Mali vers l'est pour rejoindre nos
cousins au Burkina Faso au mois d'août.
Bonnes vacances à tous et bon courage à ceux qui travaillent
(faites attention aux lois qui vont être votées pendant que vous
vous ferez dorer au soleil !!!).
Encore bravo à tous les Sépabistes pour leurs performances cette
saison, particulièrement aux benjamines qui nous ont fait bien
plaisir. Nous croisons les doigts pour ceux qui n'ont pas encore
terminé !
Gros bisous à tous.
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Flash-back
AU SENEGAL :(photos reçues par la poste le 6 juillet 2003)
La
piste du parc du Niokolo-koba qui a été fatale pour le matériel :
8 crevaisons pour Ben et une chaîne cassée pour Carole. |

Les "diague n'diaye"
(s'en fout la mort) typiquement sénégalais. |
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SALUTATIONS DE OUAGADOUGOU :
(texte et photos reçus par mail
début août 2003)
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Ben et Caro
surplombant BAMAKO, capitale du Mali. |
Nous vous avions
quittés à Bamako et nous avons maintenant 1000km d’aventures à
vous raconter !!
Effectivement notre traversée du Mali a été
sensationnelle !!
A Bamako nous avons
rencontré Nick, un jeune voyageur anglo-japonais au cœur en or,
qui nous a encouragé et offert un de ces livres préférés : The
Viceroy of Ouidah de Bruce Chatwin sur le Bénin ,son guide de
l’Afrique de l’ouest ‘’ The rough guide ‘’ et son spray
anti-moustiques qui nous a bien servi au cœur de la saison des
pluies ! Encore un grand merci à lui.
Profitant du goudron ( route à revêtement en dur ) nous
avons filé vers Ségou, la seconde ville du pays. Le trafic était
tel que nous avons eu plus de peurs que de plaisirs surtout que
des chauffeurs de bus se faisaient une joie de nous pousser
volontairement dans le fossé ! C’est pourquoi nous avons opté pour
la piste rejoignant Djénné,où se trouve la plus belle mosquée. La
culture du mil s’étendait à perte de vue, les agriculteurs
s‘activaient en famille dans leurs champs. En longeant le fleuve
Niger, nous avons vu des pinasses à voile carrée cousue de sacs de
riz, pleines de marchandises et de femmes allant de marchés en
marchés ou avec des pêcheurs. Ni les crocodiles ni les
hippopotames ne nous ont dévorés !! |
La
piste bien large et bien praticable au début s’est peu à peu
transformée en piste cyclable puis en bourbier avec la pluie !!
Nous avons fini en poussant les vélos dans des champs inondés
faute de chemin visible !! Le pire étant la boue qui se colle
partout nous obligeant à enlever les garde-boue pour avancer plus
d’un mètre par minute. Ces bonnes journées de galère se sont
soldées par de belles récompenses : villages splendides tous en
banco couleur terre locale allant de l’ocre au gris avec des
mosquées minuscules et charmantes des gens adorables qui nous ont
fait partager des moments inoubliables , surtout cette famille
Peul qui nous a accueillis une nuit dans sa concession. Les hommes
nous ont installés dans une pièce servant de bergerie ( les
moutons ont dormi dehors !! ) Les femmes nous ont apporté le tô,
purée de farine de mil à la sauce de feuilles de baobab, plat de
base en Afrique de l’ouest. Chaque femme est allée traire sa vache
pour nous en apporter le lait. Quel bonheur !
Notre Arrivée à Djénné s’est effectuée sans transition : de
la brousse à la ville la plus touristique du Mali. Nous avons
pris le temps de visiter Djénné en vélo : maisons en banco, rues
avec les égouts à ciel ouvert et gigantesque mosquée en banco
elle aussi. |

L'état des pistes
après l'orage ! |

Village de pêcheurs et
potiers sur le bord du fleuve Niger. |
Nous avons ensuite repris le goudron jusqu’à Mopti,autre site
attrayant du Mali, mais notre progression a été vite stoppée par
un orage exceptionnel : bourrasque de vent nous poussant dans le
fossé et nous aveuglant de poussières ! Puis tornades de gouttes
et même de la grêle ! Tout le monde se jetait dessus pour observer
les grêlons !! La pluie étant tombée pendant 3 heures, nous avons
eu le temps de sympathiser avec nos hôtes et de partager le thé.
Mopti est un port à la confluence du fleuve Niger et du Bani.
Endroit stratégique commercial depuis des siècles où ont lieu les
échanges entre l’or et les fruits du sud, le sel et les dattes.
Les colons l’ont développé au 19ème siècle. Les
Touaregs continuent à extraire le sel des mines du désert, à
l’acheminer à dos de dromadaire puis en pirogue depuis Tombouctou.
Nous y avons retrouvé un ami canadien connu au Sénégal. Il visite
l’Afrique de l’ouest en moto avec son amie.
Puis nous avons quitté la route nationale pour aller à
Bandiagara dans la montagne où un cousin effectue des recherches
sur la faune et la flore de la falaise du pays Dogon. Nous n’avons
pas vu cette falaise car c’était trop dangereux à vélo ainsi que
par respect des populations et de leurs traditions que le tourisme
détruit à coups de gros billets. Les volontaires du progrès nous
ont permis d’assister à une cérémonie animiste dans un village sur
le plateau. |
Elle
était consacrée à la sortie du masque dédié au raisin, annonçant
la saison des pluies, symbole de la richesse des terres et de
l’abondance des cultures. Enfin nous nous sommes dirigés vers le
Burkina-Faso en passant dans une région dont les reliefs faisaient
penser à Monument Valley aux USA. Nous avons pédalé une semaine à
la boussole pour rejoindre la frontière !! La piste se perdait
dans les champs ou dans les dunes recouvertes d’herbe épineuse,
nous nous sommes retrouvé avec plus de 100 épines dans chaque
pneu. De plus le vent balayant les dunes de cette région
sahélienne, nos nerfs ont été mis à rude épreuve. Nous étions
contents d’atteindre Ouagadougou et de retrouver Anne-Laure et
Benjamin, nos cousins venus nous voir et faire un chantier de
solidarité. Les parents Dommanget nous ont rejoint aussi ainsi que
Laurent un collègue du Loiret qui passait par-là, comme Péguy il y
a 3 mois au Sénégal. Quel plaisir de les voir tous !! Ils avaient
de bonnes nouvelles à nous annoncer et de gentils cadeaux dans
leur valise : du fromage qui pue ( merci les parents.) des
gâteaux, de la confiture ( merci aux Grands-mères ) des livres,
mais aussi beaucoup de questions sur notre mode de vie nomade !
Alors, nous allons décrire globalement comment se déroule une
journée de pédalage : |

Pinasse-taxi attend son chargement de passagers pour descendre le
fleuve NIger jusqu'à Tombouctou. |
Le matin nous essayons de nous lever tôt pour profiter de la
fraîcheur . Nous rangeons nos matelas et nos draps ( s’ils n’ont
pas besoin de sécher ) ,nous faisons sécher la tente et les
bâches. Nous déjeunons : thé, café, lait, pain que nous fabriquons
la veille ( confiture, miel ou huile et sel selon les stocks ! )
chaud ou froid cela dépend du feu de la veille.
Ensuite rangement et chargement méthodique des sacoches
sur les vélos. Il nous faut entre 30 minutes et 2 heures pour
toutes ces opérations et nous ne sommes pas toujours bien
réveillés !!!
Le pédalage : après 10 km d’échauffement, nous faisons
une pause étirements et boissons. Nous faisons une pause tous les
10 km en plus des pauses observations, admirations, discussions,
pannes ( le moins possible !! ). A midi nous stoppons entre 2 et 3
heures car le soleil tape fort au zénith. Nous allumons le feu,
préparons le thé, installons la bâche, préparons le repas avec les
épices. Le repas est léger et dépend de ce que nous trouvons sur
les marchés, s’il y en a ( sinon réserves ) Pendant la sieste nous
lisons, écrivons ou dormons.
Nous devons également tout au long de la journée,
compléter notre stock d’eau car nous ne sommes jamais sur d’en
avoir assez ( cas de panne ) Nous pouvons porter jusqu’à 35
litres mais en général nous préservons seulement 20 litres d’eau
potable. Nous ne remplissons notre touque de 15 litres destinée à
la douche qu’en fin d’après-midi. Elle surchargerait nos vélos et
nous craignons la casse. Pour avoir de l’eau, nous utilisons les
moyens que nous rencontrons dans les villages, soit les pompes
posées par les ONG ( ce sont des forages à 80 mètres, l’eau y est
généralement potable ) soit les puits pour lesquels nous nous
faisons prêter cordes et sceau. Nous devons purifier et filtrer
cette eau pour ne pas être gravement malade. Nous n’avons
généralement pas trop de difficultés à trouver l’eau à quelques
exceptions près lorsque nous sommes très loin en brousse.
Nous préparons le dîner toujours à base de féculents :
pâtes, riz, lentilles, flageolets, mil, couscous. L’accompagnement
varie : sel/poivre, sauce tomate, jumbo, feuilles de baobab.
Souvent nous confectionnons le pain pour le lendemain. Dans la
calebasse nous pétrissons le mélange de farine de blé et de mil (
pilée par Ben ) la levure, l’eau, le sel ( de Kaolack ) plus
quelques épices parfois, puis nous le cuisons sur braises.
... A + (Bencaro) |
Notre
visite du Burkina Faso.
(texte et photos reçus par mail début
septembre 2003)
|
*
avec les parents Dommanget :
Nous
avons tout d'abord parcouru les rues de Ouagadougou, la capitale,
bien polluée par la circulation de mobylettes ! Le musée de la
Musique nous a permis de découvrir de belles collections de
balafons (photo ci-dessous)

Balafon
, de koras
(ci-contre) et de percussions. Nous avons d'ailleurs
assisté à une démonstration en fin de visite. Plusieurs soirs,
nous sommes allés à des concerts de musique traditionnelle mettant
en scène ces instruments. C'est bien agréable. Nous les avons même
enregistrés sur notre Minidisque ! |

Koras |
 |
Une
fois, nous avons eu le plaisir de voir des danses avec des
masques : super ! (ci-contre).
Nous sommes ensuite partis pour une petite escapade de 10 jours
dans le sud-ouest du pays. Une pause nature à Boromo à la limite
du parc des deux Balé nous a fait bien plaisir : campement au bord
du fleuve Mouhoun, oiseaux et insectes en pagaille, quel
concert !

Par contre, nous
n'avons pas eu la chance de rencontré les éléphants...! |
A Bobo Dioulasso (seconde ville du pays), nous avons visité la
mosquée (ci-contre) datant de 1880 en banco recouverte de
plâtre blanc (jauni et verdi avec le temps et les pluies!!!) Le
hangar à l'arrière est réservé aux femmes, le fond de la salle aux
vieilles femmes et celles qui sont allées à la Mecque et tout le
reste aux hommes à partir de 7 ans .La salle des prières est très
sombre car il n'y a pas d'ouvertures à part quelques portes et il
n'y a pas beaucoup de surface libre car d'énormes piliers
soutiennent le toit. Sur ce toit, des orifices permettent
l'aération. On trouve aussi deux minarets en pain de sucre
hérissés de bouts de bois, un pour les hommes, un pour les femmes,
qui veulent s'isoler plusieurs jours pour prier.
Nous avons ensuite découvert les paysages de la savane arborée:
quelques baobabs, des manguiers, des bananiers ainsi que des
cultures de canne à sucre et de maïs. Le relief étant un peu plus
accidenté que dans le nord, nous avons eu de beaux points de vue
sur l'immensité verte. |
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A Banfora, nous sommes allés grimper dans les rochers de la
cascade de Karfiguéla et les dômes de Fébédougou.

Sites naturels
exceptionnels de beauté et de calme. Ben et ses parents sont allés
dans le nord du pays,qui se rapproche du Sahel, à Ouaygouya,
pendant que je me suis abreuvée de lectures ! |
* Avec les
cousins Anne-Laure et Benjamin :
Ils sont arrivés en
même temps que les parents Dommanget et ont passés deux semaines
dans un petit village pour un chantier de construction d'une
maison de jeunes. Concordia est une association française qui
organise des chantiers à travers le monde et qui met en relation
des associations locales. Ils ont rencontré des bénévoles français
et burkinabès pour mettre les mains dans le ciment! Benjamin était
enseignant dans une école maternelle du Loiret et avait organisé
une collecte de matériel pour l'école du village. Tout le monde
était content ! Nous avons ensuite refait quasiment le même tour
dans le sud ouest. Nous ne sommes restés qu'une journée à Bobo,
visitant l'essentiel. Préférant la brousse (Benjamin est un ancien
des Barres !!!) nous avons campé près des Dômes de Fébégoudou.
Puis, nous sommes allés vers l'est, en pays LOBI, à Gaoua. Nous
avons visité le musée du Poni qui montre la culture Lobi,
matriarcale et fétichiste. Très intéressant. Le dimanche était le
jour du marché, nous nous sommes régalés dans tous les sens du
terme : couleurs des boubous des femmes et des étalages, odeurs de
beignets frits, négociations de tissus, délectations de nouveaux
produits : boules à l'arachide, mais grillé... quel plaisir!!! |
Avant de revenir à la capitale, nous avons fait une autre escale
en brousse : bivouac dans les collines près d'une concession
familiale de quelques cases rondes au toit de paille, entourée de
champs de maïs et des enclos à boeufs et à chèvres.
calao
De retour à
Ouagadougou, ils ont fait les derniers achats de cadeaux et salué
leurs amis. |

Carole enregistrant les bruits de la
nature en brousse.
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Nous préparons maintenant le départ : révision des vélos,
nettoyage des sacoches, visas pour le bénin et le Togo. Dans
quelques jours nous reprenons la route après un mois de "vacances"
!!!...
Nous vous embrassons et à bientôt.
Bencaro. |
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